Relax a pour objectif de réduire le stress des patients avant une procédure médicale. Conçu en 2019
dans le salon de ses deux fondateurs, ce concept prend la forme d’une paire de lunettes et d’un
casque diffusant une vidéo apaisante afin de détendre le patient. Une idée innovante, basée sur des
années d’observation en milieu médical et qui agit à la fois sur les malades mais aussi sur toute
l’équipe médicale. Zoom sur cette pépite qui convainc déjà plusieurs praticiens.
Le stress du bloc opératoire : inévitable pour les patients, il impacte aussi les
soignants
Une procédure chirurgicale induit beaucoup de stress chez celui qui la subit. « Au bloc opératoire,
beaucoup d’éléments s’avèrent très anxiogènes, les lumières fortes, le bruit des appareils, les
odeurs… » indique Kristelle Stel, fondatrice de Relax. Ce sentiment touche également l’équipe
médicale autour du patient. Stéphane, son mari, qui assistait les chirurgiens dans la pose de
prothèses aortiques, ne le sait que trop bien : cette profonde détresse finit par contaminer
également les membres de l’équipe médicale, qui n’a pas toujours le temps, l’énergie ou les moyens
de gérer cette tension.
Le concept de Relax représente ainsi le fruit de plusieurs années d’observations : Kristelle et son mari
travaillant dans le milieu médical depuis longtemps, ils connaissent bien ce problème qui impacte
chaque individu présent dans un bloc opératoire. Suite à un licenciement, ils décident donc, depuis
leur domicile à Villamblard, de mettre au point un moyen de détendre toutes les personnes en salle
d’opération. Trois ans plus tard, le résultat rencontre un franc succès : Relax, diffuseur de bonne
humeur dans les hôpitaux, est testé dans plusieurs établissements et fait même l’objet d’une étude
menée sur 170 patients.
Un parcours atypique centré sur l’humain…
« Nous avons commencé sur la table du salon avec des tutos Youtube ! » explique la fondatrice.
L’aventure commence dans un contexte délicat, à la suite d’un licenciement alors que le père de
Stéphane est lui-même hospitalisé. Aucun des deux fondateurs ne possède de diplôme d’ingénieur,
ni même son bac. Pourtant, à force de réflexion et grâce à une détermination en béton, le projet
prend forme. En effet, si les deux époux n’ont pas forcément suivi de grandes études, ils bénéficient
d’une expérience très solide sur le terrain et rivalisent d’ingéniosité. Le parcours de Kristelle peut
d’ailleurs sembler atypique mais reste centré autour de l’humain : tour à tour gérante d’une
brasserie et de magasins de prêt-à-porter pour enfant, son esprit tourné vers les autres la guide
jusqu’au milieu médical.
Les deux époux s’attaquent d’abord à la partie R&D. Pour établir un cahier des charges complet, ils
travaillent avec l’hôpital de Tours, qui acceptera par la suite de tester leur solution. Celle-ci prend la
forme d’une paire de lunettes et d’un casque, qui mobilisent ainsi deux sens sur les cinq du patient,
ce qui contribue à le détendre physiquement. Cette immersion virtuelle peut le plonger au cœur de
différents univers en fonction de son profil : des reportages sur les plus beaux lieux de France pour
les personnes âgées, des vidéos sur la nature ou encore des dessins animés pour les plus jeunes. Pour
développer des programmes adaptés, les fondateurs n’ont pas hésité à contacter des professionnels
de la gestion du stress et du burn-out.
Au moment de passer à la construction du dispositif, Kristelle et Stéphane, loin de se démonter,
commandent les composants nécessaires sur internet et parviennent à faire fonctionner leur solution
sans problème. Le prototype de Relax est né !
… Pour une solution made in France !
La première paire de lunettes associée au casque marche mais il reste de nombreux points à
améliorer. Le dispositif n’est pas encore autonome, les circuits et la connectique doivent être revus…
Dès sa création, Relax a pour objectif de contribuer à l’économie locale. C’est donc tout
naturellement que Kristelle et Stéphane se tournent vers une entreprise voisine pour la fabrication
de leurs composants électroniques : la FEDD. L’institut CATIE, Centre Aquitain des Technologies et de
l’Information et Electroniques apporte également son aide pour faire fonctionner le système sur
batterie.
« L’idée reste de travailler au plus près de chez nous, à la fois pour rester proches de nos produits et
comprendre ce que l’on fait mais aussi pour faire vivre l’économie locale. » rappelle Kristelle.
L’entreprise fait effectivement le choix du local, jusque dans la sélection de ses prestataires. Pour
développer les court-métrages destinés aux enfants, Relax œuvre avec l’ESMA, Ecole Supérieure des
Métiers Artistiques située à Toulouse.
Des perspectives d’évolution prometteuses
Si Relax souhaite étendre la vente de sa solution à l’échelle nationale puis internationale, sa volonté
première reste de faire travailler le tissu économique local : « à terme, on aimerait en faire profiter
notre village », précise Kristelle. Un souhait qui pourrait se réaliser dans quelques années car
l’entreprise paraît avoir de beaux jours devant elle. L’hôpital de Valenciennes, mène actuellement une étude sur l’efficacité de cette solution sur 170 patients. Une personne sur deux bénéficie de Relax et jusqu’à présent, les résultats se révèlent extrêmement probants. En dehors de son dispositif phare, la société élargit également son offre avec Relax et Vous, dédié à la QVT des soignants. Soutenus par le Crédit Agricole, Initiative Périgord, Bpifrance et AQUITI Gestion, Relax semble promise à un bel avenir à la fois local et éthique !
Propos recueillis par Léa Butel pour la French Tech Périgord Valley